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Le billetÉdouard de frotté Le billetÉdouard de frotté

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Lors du Dimanche des terres de France, voici vingt-six ans, artisans, commerçants, employés et agriculteurs venus de leurs villages sous l’égide de Raymond Lacombe, président de la FNSEA, s’étaient mis en marche en parcourant Paris. Ils exprimaient leur volonté de participer à un monde modernisé et affirmaient par là même que le terroir demeurait un élément fondamental de la civilisation. Cette conviction, trop souvent oubliée par la suite, paraît revenir en boucle à travers une forme d’écologie, appuyée pour une part sur la crainte du changement climatique.

Souvent extraite de son substrat terrien, l’écologie, ce faisant, peut se teinter d’irréalisme. Elle ne s’en réfère pas moins à des valeurs territoriales, alimentaires, qualitatives et sanitaires proches des valeurs agricoles. De même que le Dimanche des terres de France unissait autour d’une même conviction territoriale des porteurs de projets diversifiés, une unité de conception pourrait rapprocher agriculture et écologie. Le préliminaire serait, bien sûr, à chercher dans l’oubli des préjugés. Parmi ces derniers, on notera tout particulièrement la conviction que les moyens modernes de production autoriseraient un écrasement des coûts agricoles tels que les produits du sol finissent par faire place dans un budget moyen à la recherche du bien-être sous toutes ses formes. En d’autres termes, le budget alimentaire, et plus encore sa part agricole, sont passés au cours des récentes décennies bien en dessous des budgets du logement et des loisirs. D’autre part, comme le prouve l’affaire du glyphosate, la conviction écologique est devenue souvent plus motivée par le politique que par le scientifique.

Guérir l’écologie de ses œillères et l’agriculture de ses insuffisances financières serait le moyen le plus réaliste pour rendre aux terres de France leur expression civilisatrice.

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